Un soir de 2014, seul dans ses bureaux de Foetz, Laurent Witz, fondateur de Zeilt Productions, reçoit un email qui va changer sa vie et celle de sa société, créée quelques années plus tôt. Ce message lui annonçait en effet que Mr Hublot, sa dernière production, était nommée aux Oscar, la grand-messe américaine du cinéma. Quelques mois plus tard, le verdict tombe : son film s’impose dans la catégorie du meilleur court métrage d’animation.

L’histoire de Zeilt Productions commence toutefois bien avant ce point d’orgue. « Après mes études aux Beaux-Arts de Metz, j’ai travaillé à Paris et à Londres, explique Laurent Witz. En 2001, je suis revenu dans la région, où j’ai commencé à travailler dans plusieurs studios d’animation. Petit à petit, j’ai eu envie de développer plusieurs projets personnels. A force de ne trouver personne pour les soutenir, j’ai décidé de créer ma propre structure. C’est comme ça qu’est né Zeilt Productions en 2007. »

De la publicité au film d’auteur

Dans un premier temps, Zeilt Productions assure de la prestation de services : des publicités, du travail pour certains groupes de jeux vidéo comme Ubisoft, etc. Cela lui permet d’investir dans les productions originales, et finalement, en 2010, le projet Mr Hublot voit le jour et est soutenu par le Luxembourg Film Fund. La suite – avec l’obtention de l’Oscar – fait partie de l’histoire. De quoi mettre une pression folle aux équipes de Laurent Witz ?

« Pas vraiment, poursuit le producteur. J’ai toujours travaillé pas à pas. Le fait qu’on ait remporté l’Oscar est un formidable accomplissement, que certains n’atteignent qu’en fin de carrière. Moi, je me dis que c’est déjà fait (rires) ! Je me concentre à présent sur de nouveaux projets, sans me sentir coincé dans ma créativité par le poids de cette récompense. »

Avec son équipe d’une trentaine de personnes, plus une série de créatifs indépendants, Zeilt Productions a déjà connu d’autres succès : un film sur le don d’organes pour l’État de New-York, un autre  sur la promotion de l’égalité d’accès à l’éducation pour une société australienne, des séries d’animation comme Barababor, Deep in the Bowl ou Nächst Statioun (vendues jusqu’au Brésil, au Canada ou en Chine)…

« Je suis extrêmement fier de ces réalisations aussi, car elles font parler du Luxembourg partout dans le monde », conclut Laurent Witz.