Dans l’entrepôt de 5.000 m2 qui abrite Saturne Technology, les machines tournent à plein régime dans un silence étonnant. L’entreprise produit des pièces métalliques pour l’industrie, le spatial, l’aéronautique ou encore le domaine médical. À sa tête, on trouve Walter Grzymlas. Une fois son diplôme d’ingénieur européen en métallurgie des matériaux en poche, il débute sa carrière en tant qu’ingénieur puis responsable de production pour ensuite être sous-directeur dans une entreprise française produisant des turbines à gaz à destination des plateformes pétrolières. « Après plusieurs années dans cette fonction, j’ai décidé de créer Saturne Technology au début des années 2000, au Luxembourg. Au lancement de l’entreprise, j’étais seul, explique le fondateur. Durant les premières années, nous étions spécialisés dans le soudage laser, perçage laser, rechargement laser et découpe laser. Cette expertise est réellement à la base de la société ». Depuis, la fabrication additive métallique, autrement dit l’impression métallique en 3 dimensions, est l’un des principaux services proposés par la société. Avec cinq imprimantes et de nombreux lasers, le carnet de commandes ne désemplit pas.

Des débuts difficiles

Toutefois, tout n’a pas toujours été facile et Walter Grzymlas ne s’imaginait pas en arriver là il y a 22 ans. « À ce moment-là, j’aurais voulu savoir où j’en serais aujourd’hui, ça m’aurait beaucoup aidé, commence le directeur de la société. Lorsque nous sommes arrivés, notre activité n’existait pas dans les fichiers de l’Administration luxembourgeoise. Ça a été difficile, mais nous avons finalement obtenu l’autorisation d’implantation. » Le fait de travailler avec une technologie laser encore méconnue a également rendu plus complexe l’obtention de financements pour développer la société. « La situation a été compliquée pendant les six ou sept premières années. Mais petit à petit, nous avons commencé à qualifier différentes pièces pour l’aéronautique ou le domaine spatial », développe celui qui est aujourd’hui à la tête d’une entreprise employant 23 personnes. Cela signifie qu’elles répondaient aux normes des entreprises et qu’elles sont ainsi utilisées tout au long de la vie de cette pièce.

Une révolution technologique

 Les imprimantes 3D commencent à apparaitre au début des années 2005. Il s’agissait alors principalement d’impression en plastique. Mais dès le début, le fondateur de Saturne Technology veut se tourner vers l’impression 3D métallique. « Nous avons alors fait le tour de la planète pour voir ce qui se faisait, en consultant des concepteurs de machines d’impression 3D métallique », explique Walter. C’est en 2012 que l’entreprise devient propriétaire de sa première imprimante 3D métallique, poussée aussi dans cette démarche par ses propres clients. Ces derniers, actifs dans le soudage et le perçage, avaient besoin d’un outil de ce genre dans le cadre de leur activité. Saturne Technology les a alors accompagnés tout en développant ses propres compétences en impression métallique. De fil en aiguille, la renommée de Saturne Technology a grandi et l’entreprise a aujourd’hui passé un véritable palier, produisant notamment des pièces de moteurs de fusée. « Nous sommes aujourd’hui, les seuls fournisseurs de moteurs de microlanceurs privés. Cela signifie qu’il n’y a aucun intermédiaire entre nous et les entreprises spatiales ou aéronautiques », complète le fondateur de la société.

 

L’avenir s’annonce tout aussi prometteur. Dernièrement, Saturne Technology a effectué des tests pour des éléments utilisés dans des fusées et des lanceurs. Les tests étant concluants, ils vont ainsi continuer à travailler sur ces éléments. « Le chiffre d’affaires lié à nos activités dans le domaine du spatial – notamment la production de moteurs et de satellites – a connu une très grande évolution au cours des dernières années, explique Walter Grzymlas. À l’avenir, Saturne Technology accordera de plus en plus d’importance à la recherche et au développement de nouvelles technologies. L’impression 3D n’en est qu’à ses débuts ».