Enfant, le rêve de Yasser Dallal était de s’impliquer dans le domaine maritime. « Je voulais devenir maitre de la mer, tel Poséidon. À 17 ans, j’ai alors quitté le Liban pour m’installer à Istanbul et y faire des études de transporteur maritime et d’ingénieur de gestion », explique Yasser Dallal. Il y passera 17 ans, travaillant dans le domaine maritime, comme il en avait rêvé.

En 2011, suite au conflit armé qui touche son pays d’origine, Yasser souhaite apporter son aide aux personnes touchées. « J’ai alors quitté mon emploi et j’ai commencé à travailler avec des amis, en fondant une ONG. Nous aidions les femmes et les enfants victimes de la guerre et expatriés en Turquie à avoir la possibilité de bénéficier d’une éducation et d’une meilleure vie », développe le fondateur de Astartelux. À cette époque, Yasser traverse des périodes compliquées, laissant des séquelles. C’est finalement dans le travail du métal et la création de bijoux qu’il trouve une échappatoire.

Une passion qui soigne.

Alors qu’il vit encore en Turquie, Yasser se lie d’amitié avec un bijoutier installé à proximité de son bureau. C’est là qu’il fait ses premiers pas dans le monde de la bijouterie. « Je passais du temps avec lui, chaque jour. J’ai rapidement réalisé que je me sentais mieux en faisant cela. J’ai alors commencé à en apprendre plus », développe Yasser. Durant cette période, il continue toutefois d’apporter son aide aux femmes et aux enfants afin de leur permettre de devenir des personnes indépendantes, dans un pays dans lequel ils viennent tout juste d’arriver, ayant fui les nations en guerre telles que le Liban.

Après ces différentes péripéties, Yasser et sa femme se sont finalement installés au Luxembourg il y a quatre ans. Au-delà de la perspective de pouvoir travailler sur place – la femme de Yasser ayant reçu une offre d’emploi intéressante –, c’est surtout la volonté d’offrir à leurs deux enfants la chance de grandir dans un environnement serein, avec de réelles opportunités pour leur avenir, qui a poussé le couple à déménager. « Les six premiers mois après notre arrivée, je ne savais pas quoi faire. Je me suis alors lancé dans un master en innovation et entrepreneuriat à l’Université de Luxembourg, explique Yasser Dallal. Au cours du premier semestre, il nous a été demandé de créer et développer un business model à partir d’une idée. Au début, je ne savais pas quoi faire. Un professeur m’a alors dit les vrais entrepreneurs créaient leurs opportunités et réglaient leurs problèmes en utilisant les ressources déjà disponibles entre leurs mains ». La bijouterie a alors été une évidence.

 

Les débuts d’Astartelux

Ce qui était une passion s’est alors muée en projet professionnel, et Astartelux est né. Étant originaire d’une région extrêmement riche d’un point de vue culturel et lui-même passionné d’histoire et d’art, Yasser a décidé de s’appuyer sur ces éléments pour créer ses bijoux. Le nom qu’il a choisi pour son projet provient d’ailleurs de celui de la déesse de la fertilité, de l’amour et de la guerre, Astarté, issue de la culture Phénicienne. Les Phéniciens étaient un peuple antique installé dans une région correspondant approximativement au Liban. Une autre évidence, pour Yasser, a été de s’engager dans une démarche responsable. « Je ne veux pas endommager la nature en créant mes produits, notamment en renforçant l’exploitation incontrôlée de métaux et de pierres précieuses, indispensables pour confectionner mes bijoux, développe Yasser Dallal. La structure métallique utilisée provient donc d’anciens bijoux. Quant aux pierres utilisées, je les achète auprès d’entreprises qui travaillent réellement dans le respect de la nature et des communautés qui les extraient. » Installé jusqu’au 5 juillet dans un pop-up store en plein cœur de la capitale, Yasser Dallal est déjà à la recherche d’un lieu pour s’établir et continuer à se développer, au Luxembourg et à l’étranger !